Marché du riz au Cameroun – Augmentation des exportations, mais des importations toujours en hausse

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Malgré une hausse spectaculaire des exportations de riz, atteignant 11 500 tonnes au troisième trimestre 2024, le Cameroun fait face à des importations massives et à une rareté de la production locale, entraînant une flambée des prix sur le marché.

Le Cameroun a enregistré une augmentation remarquable de ses exportations de riz, passant de 2 476 tonnes au troisième trimestre 2023 à 11 500 tonnes en 2024, soit une hausse de 364%. Cette opération a généré près de 6,8 milliards de Fcfa pour les caisses de l’État, une augmentation de 4,6 milliards de Fcfa par rapport à l’année précédente. Bien que les principales destinations de ce riz camerounais ne soient pas spécifiées, le Tchad et le Nigeria figurent parmi les clients identifiés dans un rapport récent de l’Institut national de la statistique (INS).

Importations massives malgré la production locale

En parallèle, le Cameroun a importé 170 091 tonnes de riz pour un coût total de 66,9 milliards de Fcfa, une augmentation de 80,5% par rapport à l’année précédente. Cette situation engendre un déséquilibre flagrant sur le marché local, où la production annuelle de riz blanchi, estimée à environ 120 000 tonnes, ne parvient pas à satisfaire une demande qui atteint 600 000 tonnes.

Un marché local en crise

La rareté du riz camerounais se fait sentir sur les étals, avec un sac de 50 kg de riz indien affiché à 23 000 Fcfa, soit 600 Fcfa le kilogramme. L’Inde, représentant 55,2% des importations, devance la Thaïlande, la Chine et le Vietnam. Ce déséquilibre entre exportations et importations souligne une crise de l’approvisionnement sur le marché local.

Stratégies gouvernementales pour faire face à la hausse des prix

Pour contrer la flambée des prix, le gouvernement camerounais envisage de relancer les importations de riz indien non-basmati, interdites en 2023, afin de stabiliser le marché local. Le ministère du Commerce projette que ces importations pourraient réduire le prix du sac de 50 kg à 18 000 Fcfa, offrant ainsi un répit aux consommateurs.

Un avenir incertain pour le riz au Cameroun

En somme, bien que le Cameroun ait réalisé des progrès en matière d’exportation de riz, les défis liés à la production locale et à la dépendance aux importations demeurent préoccupants. Les mesures envisagées par le gouvernement pourraient-elles suffire à équilibrer le marché local avant la période festive de fin d’année ? L’avenir du secteur rizicole camerounais dépendra de la capacité à répondre à la demande croissante et à réduire les disparités de prix.

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