Transport aérien – Vers un arrêt de travail des pilotes à Camair-Co

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Les activités de la principale compagnie aérienne nationale du Cameroun pourraient connaître de fortes perturbations dans les prochains jours. À l’origine, un préavis de grève servi par un groupe de pilotes au top management de l’entreprise publique.

À en croire les pilotes contestataires, plusieurs raisons justifient leur préavis de grève. D’abord la question salariale et la différence qui s’est faite observée dans le traitement du personnel pilote. Selon les confidences recueillies auprès de certains pilotes ayant requis l’anonymat, leur souhait est d’être rémunéré à compter du temps mis au service de l’entreprise et pas sur la seule base des heures de vol cumulées. De plus, ils dénoncent les conditions de travail, qui pour eux ne sont pas à même adresse que celles de leurs collègues pilotes militaires ; ce qui les prive d’exercer des responsabilités plus conséquentes et d’avoir droit à des avantages plus conséquents.

Si du côté des responsables de la compagnie aérienne l’on assure que depuis l’arrivée le 7 janvier 2021 de Jean-Christophe Ela Nguema, Directeur Général actuel de l’entreprise publique, le personnel ne connaît plus de retards de salaires. À côté, les pilotes contestataires semblent penser que le traitement préférentiel qui est réservé aux pilotes militaires serait lié à la présence d’un autre militaire comme DG, ce qui constituerait une preuve d’absence de vision à leur avis.

Une source à la Camair-Co indique que, le supposé traitement accordé aux militaires n’est point fondé. « Les pilotes militaires dont on parle ne font point partie d’un nouveau recrutement, ce sont d’anciens pilotes qui sont là depuis les années 2010 pour soutenir la compagnie aérienne nationale face à la pénurie de pilotes que connaît l’industrie du transport aérien mondiale ». Plus loin même, l’on nous fait savoir que, « Dans un passé plus ou moins lointain, alors qu’il y avait moins de vols les pilotes étaient payés sur la base de leur présence, qu’ils aient volé ou pas ; il y avait moins de vols ».

Bien que la grille de paiement des revenus du personnel de Camair-Co soit conforme aux normes et aux réformes mises sur pied par la compagnie aérienne. Au cours de notre enquête, on apprend que, « …Quelques années en arrière, les pilotes passaient plus de temps au bureau. Ce temps était additionné aux heures de vols, ainsi à la fin du mois, certains pouvaient se retrouver avec un salaire pouvant dépasser les 5 millions de FCFA… Aujourd’hui les pilotes sont payés sur une base qui prend également en compte les heures de vols effectivement réalisées.

Soumis à un plan de restructuration, de relance et de développement depuis 4 ans tel que prescrit par le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. À date, peu d’informations filtre singulièrement sur l’un des objectifs du plan de relance qui conjecturait que, le capital social du transporteur à capitaux publics soit ouvert à 51% à un partenaire stratégique privé. Alors que la structure avait annoncé l’entrée en service de nouveaux avions et le retour prochain de son deuxième Boeing 737-700. Ce mouvement de grève exprimé par certains pilotes pourrait impacter négativement sur les réformes déjà engagées ; rendant encore plus difficile la situation de cette entreprise publique qui est à son 7ème directeur général en 9 ans d’existence.

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