An 41 du Renouveau – Les 12 apôtres de la corruption

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C’est avec fastes et solennités que l’an 41 du Renouveau s’est célébré le 06 Novembre 2023, Paul Biya, Président de la République en vedette, les disciples également de la partie. Que célébrait-on véritablement ? la gabegie qui gangrène l’administration publique ou alors le désir d’accompagner l’Homme du 06 Novembre 1982 à éradiquer la corruption au Cameroun.

Face à la rigueur et à la moralisation prônée par le Chef de l’Etat, nombreuses sont ces administrations publiques qui ont virées vers un enracinement profond des germes de la gabegie ; 12 secteurs clés de la vie publique pour être plus précis.

Dans son rapport 2022 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun, la CONAC expose de la page 20 à 30 du chapitre 1 de son rapport, les secteurs d’activités qui ont été élus palme d’or de la corruption. Rétention abusive des dossiers, rançonnement des usagers, détournements des fonds alloués aux indemnisations dans le cadre des projets, litige foncier ; le secteur domanial et foncier se meurt avec 201 dénonciations fondées et dénoncées via le 1517, la ligne verte de la CONAC.

Un peu plus loin, l’éducation ne se comporte pas aussi bien, perception des frais d’APEE sans délivrance de reçus ; augmentation irrégulière des frais d’APEE ; détournement des dotations budgétaires allouées aux Etablissements scolaires publics ; monnayage des places lors des recrutements dans les établissements d’Enseignement Secondaires publics ;complicité des Chefs d’Etablissements publics avec des enseignants en situation d’absence irrégulière sont autant de reflets des 251 dénonciations observées.

Félicité par la CONAC pour l’ensemble des réformes mises en œuvre, le secteur des finances se heurte aux mauvaises pratiques que dictent les hors la loi au niveau du Trésor, des Impôts et de la Douane. Sur les 187 dénonciations, la corruption a fait son lit dans la rétention abusive des dossiers, la majoration arbitraire des impôts et taxes, la perception de taxes et impôts sans délivrances de quittances, le monnayage des paiements dans les postes comptables du Trésor et la vente des faux timbres.

Arnaque des automobilistes et des usagers dans les Commissariats et les unités de Gendarmerie, majoration illicite des frais de délivrance des CNI, substitution d’identité, arnaque des automobilistes, fraude et corruption lors des examens de Permis de Conduire de même que dans les Centres de Visite Technique Automobile ; les Forces de Maintien de l’Ordre au-delà des prouesses coulent un savoureux mariage avec les acteurs du secteur routier.

Lancé en 2006 et suivie de plusieurs arrestations, les griffes de l’Épervier semblent ne plus faire effets de frayeur dans les secteurs de l’eau et de l’énergie ; de l’administration territoriale ; du commerce ; des forêts et de la faune ; les marchés publics et même le sport et l’éducation physique sans oublier la justice et la santé.

Entre corruption dans le processus de désignation des chefs traditionnels et corruption dans l’élection des présidents dans les fédérations sportives, monnayage des signatures des autorités administratives, extorsion et harcèlement des commerçants, surfacturations et émissions de fausses factures, détournements des projets, détournements des primes et quotes-parts… la liste non exhaustive des maux plonge l’administration camerounaises dans l’agonie.

In fine, la lutte contre la corruption est loin d’être une affaire individuelle et le « I do so swear » du 06 Novembre 1982 ne saurait normaliser l’anormal au moment où le Cameroun veut d’avantage assurer aux investisseurs un climat d’affaires fiable et transparent.

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